19 Février 2007
La stratégie iranienne du bouclier et de la lance. On ne compte plus les manœuvres de moyenne ou grande envergure réalisées par les Pasdaran dans le Golfe Persique. La dernière en date et qui portait les noms de Raad (tonnerre), pour la composante maritime et Saïqa (foudre) pour la composante aéroterrestre, avait pour véritable but de démontrer la fiabilité de la défense anti aérienne. Les manœuvres qui avaient précédé cette dernière et qui s’intitulaient Grand Prophète-1 et Prophète-2, avaient pour objectif d’exhiber la puissance de frappe balistique iranienne.
Ainsi, après avoir montré son potentiel de ripostes nuisibles, Téhéran a voulu affirmer aux yeux de ses détracteurs, savoir défendre son ciel. C’est dans cette optique que l’accent a été mis sur le système de défense aérienne Tor M-1, récemment acquis. La livraison de cet équipement a été très contestée par Washington et Tel-Aviv auprès de Moscou, mais les russes ont décidé de tenir leurs engagements et d’honorer les contrats signés. Par la suite cette vente d’arme a été minimalisée par les américains quant à sa valeur opérationnelle, car selon des experts militaires US, les iraniens ne disposent pas d’une formation technique assez poussée pour tirer le meilleur profit de ces armes sophistiquées.
C’est surement pour cette raison et parce que les iraniens n’aiment pas qu’on les sous-évalue, qu’ils ont procédé à ces essais médiatisés et dont les images ont été largement diffusées par les agences de presse officielle et les chaines de télé nationales. On voyait très nettement le fonctionnement des missiles SAM-15 qui arment le Tor M-1 et dont les salves ont été tirées verticalement avant et qu’elles ne changent de direction et foncent vers leurs objectifs. L’Iran aurait commandé 29 systèmes qui pourraient constituer 6 ou 7 batteries et dont la mission première serait de défendre les installations nucléaires ou autres sites sensibles. Le Tor M-1 est un véhicule lanceur de missiles chenillé de 38 tonnes, équipé d’un radar d’acquisition et d’un autre de suivi de cibles. -Il peut traiter 48 cibles en même temps dans un rayon de -La portée optimale pour ses SAM-15 est de l’ordre de -Le missile tout comme les radars est endurcis face aux contre mesures électroniques et il est souvent tiré en tandem avec un autre, d’une façon que si le premier ratait l’avion, le deuxième a beaucoup plus de probabilité de toucher sa cible. -Les probabilités d’atteindre les cibles vont de l’ordre de 50% contre un missile balistique, à 75% contre un avion d’attaque et presque 90% contre un hélicoptère. Chaque VLM emporte 8 missiles disposés verticalement, ce qui permet un pointage en toutes directions est par conséquence une réactivité plus rapide.
Avec ces batteries déployées, l’Iran pourrait occasionner des grandes pertes d’aéronefs en cas d’attaque aérienne ennemies. Certains experts avancent que ces missiles pourraient abattre au moins une trentaine d’appareils, avant qu’ils ne soient éliminés.