La coordination des rebelles au Kazakhstan s'opère depuis Kiev en Ukraine

L'opposant, Mukhtar Ablyazov, résidant à Paris, a annoncé l'existence d'un organe de coordination des manifestations opérant depuis la capitale ukrainienne, Kiev.

Ablyazov - dans un clip vidéo sur Twitter - a demandé aux manifestants de prendre le contrôle de toutes les institutions de l'État et a appelé à ce que les manifestations se poursuivent jusqu'à ce que le régime de Nazarbayev et Tokayev et toutes les autorités actuelles du pays soient renversés.

De violentes émeutes au Kazakhstan ont entraîné des morts et une paralysie du transport aérien. Alors que le président a déclaré l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire et accepté la démission du gouvernement, l’opposition a appelé les rebelles à poursuivre leurs actions jusqu'à la chute du régime.

Dix-Huit membres des forces de sécurité et de l'armée ont été tués et des centaines ont été blessés dans les émeutes qui ont secoué le Kazakhstan pendant plusieurs jours, selon les médias locaux.

Les manifestants ont pris le contrôle de deux aéroports dans les villes d'Almaty et d'Aktau, et le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokayev a déclaré que des terroristes avaient saisi cinq avions à l'aéroport d'Almaty, dont certains étrangers.

La présidence kazakhe avait annoncé plus tôt que le gouvernement avait remis sa démission au président Kassym Gumrat Tokayev, et la présidence de la République avait publié sur son site Internet un décret stipulant que le président avait accepté la démission d'un gouvernement et nommé le vice-Premier ministre à un travail de transition en attendant la formation d'un nouveau gouvernement.

Il s'agissait d'une tentative pour calmer la colère des manifestants, qui sont descendus dans la rue pour protester et ont incendié des bâtiments officiels pour contester les performances du gouvernement et la hausse des prix.

Le président kazakh a ordonné au gouvernement de contrôler les prix du carburant et des produits de base, et a déclaré que le gouvernement limogé était responsable de la tension et que les ministres n'avaient pas réussi à lutter contre l'inflation.

Les manifestations ont été déclenchées par la hausse des prix du gaz, qui est due à la forte demande de bouteilles de gaz, qui a commencé à être négociée à la bourse de l'énergie au début de l'année, mais la décision du gouvernement de réduire les prix en réponse aux demandes des manifestants n'a pas contribué à calmer leur colère.

Après le déclenchement des manifestations, Tokayev a appelé à la retenue, et que "les manifestants doivent être responsables et prêts au dialogue". Le président a ajouté que des directives avaient été données à la police pour prévenir les "violations de l'ordre public", et a déclaré avoir demandé aux autorités de trouver une "solution dans l'intérêt des deux parties".

Après que cette ville du sud-est du pays a été témoin - mardi soir - d'une énorme manifestation, la police a utilisé des bombes assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour la disperser. Des photos des médias montrent que les manifestants ont pillé le bâtiment du gouvernement d'Almaty et qu'un incendie s'est déclaré au premier étage du bâtiment. Tokayev a déclaré l'état d'urgence à Almaty et dans la région de Mangistau du mercredi 5 janvier au 19 janvier, avec un couvre-feu nocturne commençant à 23 heures et se terminant à sept heures du matin. Par la suite, il a été signalé qu'un état d'urgence a été déclaré sur l'ensemble du territoire kazakh

Tokayev a appelé les chefs d'État de l'Organisation du traité de sécurité collective, à aider son pays à surmonter, ce qu'il a qualifié de menace terroriste et a déclaré qu'il annoncerait bientôt des propositions liées au processus de transfert du pouvoir dans son pays. Il a ensuite annoncé sa présidence du Conseil de sécurité nationale, qui était dirigé par l'ancien président Noursoultan Nazarbaïev.

Tokayev a souligné dans un discours au peuple son intention de s'attaquer fermement aux manifestations dans le pays. L’agence Reuters a rapporté que la police a arrêté plus de 200 personnes après avoir attaqué des bâtiments gouvernementaux pendant les manifestations, tandis que le ministère de l'Intérieur a déclaré que les manifestants avaient brûlé 37 voitures de police pendant les émeutes.

Tôt dans la matinée de jeudi, le Premier ministre arménien a déclaré que les pays de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) enverraient des forces de maintien de la paix au Kazakhstan.

Il est clair que ces manifestations et protestations n'étaient pas spontanées, tant la vitesse de leur propagation nous rappelle les révolutions colorées et ce qui ressemble au Printemps arabe. Si les revendications des rebelles étaient vraiment économiques, pourquoi ont-elles perturbé les aéroports ? Il est logique qu'ils se soient calmés après avoir satisfait à leurs exigences économiques et de sociales. Il a même été annoncé par certaines sources sur un plateau de la chaîne Russia Today, des propos de décapitation de policiers. Ce qui nous a rappelé qu'il y a plus de 2 500 Kazakhs qui ont participé et se sont entraînés dans la guerre terroriste en Syrie, et la plupart d'entre eux font partie de l'Etat islamique (Daech) ou le Front d’Al- Nosra, qui s'appelle maintenant Hay'at Tahrir al-Sham.

Toute analyse approfondie, d'un point de vue sécuritaire, stratégique et géopolitique, finira par pointer du doigt Washington, qui peut déstabiliser le pays, s'elle y parvient, pour réaliser plusieurs gains. Non seulement contre la Russie, qui considère le Kazakhstan comme sa porte d'entrée pour l'espace, mais aussi face à la Chine, qui, comme la Russie, partage de longues frontières et des relations fortes avec le Kazakhstan.

Aligner le Kazakhstan vaste et riche avec un islam politiquement absent, à l'Occident à la manière ukrainienne est encore, dans la situation actuelle, presque impossible, mais plutôt comme un terrain expérimental. Cela dit, même si les renseignements occidentaux ne parvenaient pas à inverser cette tendance en sa faveur, dès que le chaos et l'instabilité régneraient dans ce pays, cela constituerait un facteur de pression sur la Russie et la Chine.

Pour toutes ces raisons, ces deux pays devront soutenir sans retenue, le gouvernement de la capitale Nur-Sultan. En effet, des mouvements de forces de maintien de la paix ont déjà eu lieu, avec notamment la participation de forces arméniennes, tadjikes, kirghizes, biélorusses et russes composées de bataillons et brigades de parachutistes. En fin, la Chine a annoncé qu'elle rejetait les incitations extérieures à fomenter le chaos au Kazakhstan