23 Mai 2007
Des affrontements violents se déroulent au nord du Liban. Voilà trois jours qu’une vaste opération est lancée par l’Armée Libanaise et les forces de Tout a commencé lorsqu’un groupe armé a attaqué une banque à Koura et y a dérobé une grande somme d’argents. Les forces de l’ordre se sont mises à la poursuite des braqueurs et ont réussi à les localiser. Les agents de Cette attaque sans raisons directe a été mal digéré par tout le monde au Liban et condamnée immédiatement par tous les partis politiques, mouvements ou organisations, et en particulier les palestiniens. Les troupes régulières sont très populaires au pays du Cèdre, car l’armée ne s’est pas beaucoup mouillée durant l’époque de l’anarchie politique, dans la guerre civile. Elle est perçue comme la seule institution réellement patriotique et sans confessionnalité ou clientélisme et à ce juste titre elle est considérée comme la vraie garante de l’unité nationale. L’appuie internationale n’a pas tardé à arriver non plus. Moscou fut la première à exprimer ses inquiétudes sur la situation, Javier Solana s’est réuni avec certains responsables à Beyrouth où il les a assuré du soutien de l’Union Européenne. Tout comme G.W. Bush avant lui et les inévitables bureaucrates de façade de L’armée a décidé alors d’intensifier sa présence dans le secteur, en particulier à Tripoli la plus grande ville du nord du pays et aux alentour du camp palestinien qui constitue le vrai bastion de ce mouvement obscur. Il est apparu très vite que la vrai motivation de ce groupe est de déstabiliser le pays intérieurement, car tout a été prévu afin d’attirer l’armée national dans un bourbier et de lui faire subir de lourdes pertes. Un scénario d’escalade militaire que cette dernière n’avait pas prévue. Le déploiement des forces de l’ordre dans la région, ne s’est pas fait sans accrochage, tandis que les onze miliciens retranchés dans le bâtiment Abdo, étaient encerclé par Le groupe d’intervention « Al-Fouhoud », a vite fait de réduire les terroristes, après avoir renoncé à les capturer vivants car les assiégés étaient ceinturés d’explosifs et n’avaient pas l’air d’envisager une reddition. Comme l’assaut au « close-fightingting » semblait risqué, c’est à coup de grenade et à bonne distance que les fugitifs furent exterminés. Parmi les abattus, on compte un de leur chef, le numéro trois de leur organisation dénommé Abou Yazn. La somme d’argent de la banque attaquée fut retrouvée dans un appartement de l’immeuble. De son coté l’armée, après avoir ratissé et nettoyé les faubourgs de Tripoli, a essayé d’encercler le camp de Nahr-el-Bared. Pour ce faire elle a dû monter un raid sur deux des collines les plus environnantes du camp. Au bout de quelques heures elle a enfin réussi à encercler totalement le camp. La riposte pouvait commencer. Damas s’est empressée de fermer les deux passages douaniers de la frontière syrienne avec le nord du Liban. De point de vue légal mais surtout politique, l’Armée Libanaise ou toute autre institution étatique libanaise, n’a pas le droit d’intervenir dans les camps de réfugier palestiniens, une décision que le Liban doit aux accords avec Sachant donc que l’armée ne peut pas pénétrer dans le camp, les éléments de Fateh-el-Islam lancent leurs attaques depuis l’intérieur du camp, avec toute une panoplie d’armes légères et lourdes. La riposte militaire s’est faite au moyen de canonnade de chars et d’artillerie tractée. Le pilonnage des positions des miliciens, a provoqué une vague de panique chez les civiles palestiniens et l’adresse souvent vantée des artilleurs libanais(les troupes syriennes en avaient subi la preuve en 89), n’a pas réussi à éviter complètement les dommages collatéraux, on parle de dizaines de blessés et peut-être des morts chez les civiles. Les camps palestiniens constituent des bidonvilles à tissu urbain très dense, on ne compte pas moins de 600'000 palestiniens au Liban et le camp de Nahr-el-Bared en accueille 30'000. Il existe une douzaine de ces camps au Liban. La milice de Fateh-el-Islam, fondée par Shaker Elaabsi, un cadre dissident de Fateh-el-Intifada et condamné par Certaine sources affirment que 10'000 palestiniens ont déjà quitté le camp par peur des bombardements. Le groupe terroriste lui a promis de déclencher le chaos au Liban, effectivement deux attentats ont suivi cette déclaration, même s’il existe des doutes quant à la responsabilité du même groupe. La première bombe a explosé à l’est de la capitale dans le quartier chrétien d’Achrafieh au moyen d’une voiture piégée et la deuxième bombe du même type et qui pesait C’est dire combien la situation est tendue, et la marge de manœuvre de l’AL reste très serrée. Des patrouilles circulent partout et des contrôles sont improvisés dans tous les secteurs sensibles. Deux hommes ont été interpellés avec des explosifs de plusieurs sortes. Une trêve a été conclue afin de faciliter les secours et les évacuations, mais des tirs sporadiques ont eu lieu malgré le cessez-le feu. Le bilan actuel affiche une perte de 25 soldats et gendarmes et l’élimination d’une trentaine de miliciens islamistes, ces chiffres sont provisoire car même si trêve s'installe il est peu probable que les affrontements et attentats cessent dans l'immediat. Une dégradation de la situation est envisageable si le gouvernement de Fouad Saniora ne prend pas ses responsabilités, car en dehors du soutien verbal de son cabinet, le premier ministre libanais n’a donné aucune directive ou décision politique à l’armée nationale. Sans plan d’action ou une stratégie plus globale du gouvernement afin de résoudre ce problème, l’armée ne peut que rester en position de self-défense et chercher à contenir le danger du mieux qu’elle peut. C’est trop lui demander. Sur les 56'000 soldat qu’elle compte, l’AL en a déjà déployés 20'000 au sud du pays face à Israël, 12'000 soldats sont également déployés en appuie aux douanes pour lutter contre la porosité tout au long des frontières avec Ce comportement illogique du gouvernement Saniora et sa fuite des responsabilités, pousse certains libanais à croire que tous ces évènements ont été tramés par des membres influant du gouvernement pour déstabiliser le pays.