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TARSANA ترسانة

Actualité de la défense et des industries militaires du Moyen-Orient اخبار الدفاع و الصناعات العسكرية في الشرق الاوسط

Une frégate mult irôle, l'Iran affiche ses ambitions navales...

Le Golfe Persique et particulièrement le Détroit d'Hormuz, ont vu se dérouler de nombreuses manoeuvres dernièrement, autant iraniennes que occidentales et arabes.Un long cheminement pour l’Iran et des bons résultats

Tous le monde connaît l’appétit grandissant des forces armées iraniennes, et ces derniers ont reconnu à maintes reprises, leurs intentions de  développer des productions nationales dans tous les domaines de l’armement et ceci à fin de combler les besoins croissant de leur défense. Les autorités de Téhéran ont dernièrement confirmé cette tendance par l’intermédiaire de leur ministre de la défense l’amiral Ali Shamkhani, qui multiplie les audiences et interviews sur les chaines nationales et medias de toute la région.

Les iraniens de toutes les couches sont friands de ces témoignages de force étalés régulièrement par le gouvernement à leur intention, à fin de maintenir la fibre nationale et la fierté populaire. Ils sont fières quand ils entendent des haut responsables annoncer le succès d’un test de missile balistique ou la réussite d’une manœuvre navale de grande envergure, non loin de porte-avions américains ou face à des frégates britanniques, qui n’ont d’ailleurs pas manqué de les observer attentivement.

Cette volonté d’autosuffisance défensive n’est pas nouvelle dans la doctrine du régime iranien et date d’avant la Révolution Islamique , elle est d’ailleurs nécessaire de point de vue autochtone pour l’affirmation de son statut de puissance incontournable, sur l’échelle moyen-orientale. Pour ces raisons certains pays occidentaux, arabes du Golfe et particulièrement Israël n’ont pas cessé de suivre l’évolution des progrès militaro-industriels iraniens.

L’indice de grandeur des ambitions iraniennes, est donné par l’étendue des programmes qui couvrent tous les domaines de l’équipement défensif ou offensif et qui incluent aujourd’hui une industrie navale lourde.

Il est vrai que la dernière annonce officielle concernant le lancement d’une frégate, classifiée plutôt comme un destroyer par les annonceurs, n’a surpris personne. Il était évident qu’un pays qui produit des sous-marins ne tardera pas à concevoir et produire toute la gamme de ses bâtiments navals.

Après avoir lancé la construction de leur propre sous-marin inspiré de la classe Kilo, les iraniens prévoient la réception de leur première frégate nationale en janvier 2008 probablement.

Aucune donnée d’ordre technique ou budgétaire n’a été divulguée, mais on sait  néanmoins d’après la déclaration de l'amiral déjà cité, que ce navire est conçu pour répondre à plusieurs genres de missions, il est donc multi rôle et polyvalent en emploie.

Ce bâtiment pourrait surement recevoir les nouveaux missiles antinavires iraniens, calqué sur le C-802 chinois. Ces nouveaux missiles de surface peuvent être modifiés pour frapper des cibles terrestres, ce qui les transforme en missiles de croisière très précis. Cette option a d’ailleurs été envisagée par les ingénieurs iraniens et vraisemblablement exécutée à l’heure actuelle. Cet armement confèrera à la frégate une puissance de frappe sur un rayon approximatif de 120 Km.

En dehors du combat antinavire et de la frappe de sites terrestres, la frégate dispose d’une réelle capacité de défense anti-aérienne, pour ce faire elle sera pourvue d’un radar de détection ou d'alerte et d'un radar depoursuite qui guidera les missiles surface/air de conception locale ou russe.

Le ministre de la défense a également souligné le fait que le navire à été conçu avec une structure offrant une faible signature,  ce qui lui confère une certaine furtivité très relative.

Le navire, a-t-il ajouté, est également doté de systèmes électroniques modernes et sophistiqués pour la navigation, les communications et la gestion de l’espace et champs de bataille.

Gageons que Téhéran n’en restera pas à ce stade et que les chantiers navals de Bandar-Abbas vont connaître d’autres projets. Les leaders du pouvoir semblent vouloir valoriser l’industrie navale autant civile que militaire.

L’Iran produit déjà des navires de gros tonnage, des pétroliers en particulier. Cinq pétroliers ont même été vendus au Venezuela récemment.

Il ne faut pas imaginer non plus la République Islamique se lancer dans la construction d’une énorme flotte, car une telle armada n’a pas son utilité dans la doctrine stratégique et de sécurité nationale. Une marine de haute mer n’est pas utile à un pays qui n’a pas de dépendances maritimes ou territoires insulaires conséquents à protéger. Cependant, l’Iran a un énorme littoral à défendre et son accès au Golfe Persique, à la Mer d’Oman, ainsi qu’à la mer caspienne.

La stratégie maritime actuelle de Téhéran consiste à bloquer le détroit d’Hormuz en cas de conflit avec les Etats-Unis, ce qui empêchera le trafic de 40% du pétrole mondiale. Pour ce faire les iraniens ont adopté une tactique de combat qui privilégie l’emploie de petite unités navales et aiment compter sur les patrouilleurs lance-missiles, plus mobiles et plus rapides pour saborder et couler des navires ciblés. Ces flottilles sont plus généralement menées par les Pasdarans que par la marine nationale.

Pour bloquer le détroit et y couler les flottes ennemies, les forces maritimes des Gardiens de la Révolution ou de la marine régulière, disposent également de batterie de missiles antisurface basées sur le littorale ou sur les îles du Golfe et de quatre sous-marins, ainsi que toute une panoplie de systèmes ou d’engins fabriqués localement tel que l’hydravion d’attaque (qui pourrait être lancé par des pilotes Kamikazes contre les porte-avions ou les destroyers ennemies) et la fameuse torpille à réacteur et toutes sortes de drones.

L’Iran est entrain de réinventer la guerre maritime asymétrique, une tendance tactique qui trouve des similitudes avec celle qui a été historiquement employée par les anglais face à l’écrasante armada espagnole. Ces derniers avaient opté pour des énormes navires dotés d’une grande puissance de feu, mais incapable de manœuvrer aussi agilement que les bateaux britanniques plus légers. Ce fut la victoire de l’essaim d’abeilles contre l’éléphant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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