18 Janvier 2022
L'agence de presse officielle des Emirats a annoncé le déclenchement d'un incendie lundi matin, qui a provoqué l'explosion de 3 transporteurs de carburants, tuant trois personnes dans l'explosion dans la zone de Musaffaa, près des réservoirs ADNOC et dans la nouvelle zone de construction de l’aéroport international d'Abou Dhabi. L’agence de presse émiratie a annoncé que six personnes avaient été blessées
Des enquêtes préliminaires indiquent la détection d’infiltration de petits objets volants (pouvant s’agir de drones), qui ont eu lieu dans les deux zones, susceptibles d'avoir causé l'explosion et l'incendie, et les autorités compétentes ont été envoyées et l'incendie est en cours de traitement.
L'agence de presse émiratie a rapporté que la police a déclaré : "L'attaque a entraîné la mort d'un pakistanais et de deux indiens, et la blessure de 6 autres".
À son tour, le porte-parole officiel des forces armées yéménites, le général brigadier Yahya Saree, a annoncé sur Twitter qu’il fera : "Une déclaration importante pour les forces armées pour annoncer une opération militaire qualitative aux Émirats arabes unis dans les prochaines heures".
Malgré la modestie de la frappe, c'est la première fois que les combattants yéménites visent les terres émiraties, notamment la capitale, Abu Dhabi. Il est clair que cette opération n'est qu'un avertissement, car l'Armée Yéménite et Ansar Allah ont de plus grands potentiels et des capacités plus douloureuses.
Cet avertissement vient en réponse au soutien des Émirats Arabes Unis aux séparatistes du sud du Yémen. Les séparatistes ne cherchent pas seulement l'indépendance d'Aden vis-à-vis du reste du Yémen, mais ils forment désormais le fer de lance des combats qui se déroulent à Shabwa contre Sanaa loin de leurs terres, et ils ont mobilisé pour le combat les "Brigades des Géants", c'est-à-dire l'élite de leurs forces. Sans parler de la saisie par Abou Dhabi d'installations marines et vitales et de nombreuses îles du sud du Yémen
Les forces de Sanaa, qui ont été inébranlables face à l'agression pendant sept ans, n'ont pas attaqué les Émirats et ont concentré leurs réponses sur le territoire saoudien. Certains analystes ont estimé que la distance qui sépare les forces yéménites d'Abu Dhabi est ce qui a empêché que cela se produise. C'est une erreur. Il est vrai que la distance dépasse environ 1 300 km, mais le bombardement de la profondeur saoudienne a prouvé le contraire
L'arsenal yéménite comprend des drones et des missiles balistiques capables de toucher toutes les villes émiraties et même d'atteindre Israël. Les Emiratis, bien sûr, ont pris cela en considération, mais ils ont été assurés que la longue distance donnerait suffisamment de temps à leurs batteries de défense aérienne pour y faire face. Les événements récents ont confirmé que ces analyses sont erronées.
Les Émirats arabes unis ne sont pas l'Arabie saoudite. Abu Dhabi n'a pas la résilience de Riyad en matière d'absorption des chocs. A noter que 80% des résidents sont des étrangers, venus travailler ou rechercher un meilleur niveau de vie. Et que l'économie des EAU dépend davantage des investissements étrangers et du tourisme. Le dicton populaire dit que le capital est lâche, imaginez combien de temps il faudra pour que l'économie s'effondre lorsque la stabilité et la sécurité seront absentes et que la majorité des résidents fuient vers leur pays et qu'ils chercheront un autre "Colorado"
Les Yéménites auront-ils besoin de plus de trois ou quatre missiles ou de drones, voire de quelques opérations de déstabilisation, pour voir les tours babyloniennes modernes de Dubaï ou d'Abu Dhabi vidées de leurs habitants et travailleurs ? La question est facile pour tous ceux qui connaissent bien les Emirats et les ont beaucoup visités auparavant, ce qui est mon cas.